Lexique Du Vocabulaire Aquarelle

Quoi de mieux pour vous sentir plus à l’aise dans votre pratique de l’aquarelle, que se faire une mise au point un peu plus approfondie de notre fameux vocabulaire aquarelle ? Lavis, glacis, fondu, fusion…  Faisons ensemble l’éclaircissement sur ces termes techniques et pratiques.

 

Commençons par un point sur les noms de notre matériel aquarelle, qui parfois nous laisse dubitatif 😵‍💫

Lexique du matériel

Je ne passerai pas sur l’ensemble du matériel de l’aquarelliste pour cette partie, j’irai à l’essentiel. Vers certains outils qui, selon moi, ont des noms qui peuvent soulever déjà une tonne de questions.

Tubes ou godets : La peinture aquarelle se présente en deux options, soit en demi godets, soit en tubes. Le plus souvent ce sont les godets, c’est le plus simple d’utilisation. Chez Winsor&Newton, l’aquarelle présente dans les godets de peinture aquarelle extra fine, est la même matière que celle des tubes. Pour les godets, la pâte est pressée, séchée, puis découpée en petits cubes. Il suffit ensuite de les humidifier avec le pinceau pour obtenir les jolies couleurs sur le papier. Avec les tubes, les pigments qui en sortent sont tout de suite très vibrants, ils s’activent instantanément. Cela demande une utilisation en petite quantité dans une palette en porcelaine, afin de ne pas trop en gaspiller, on peut aussi laisser sécher cette peinture 24h et s’en servir comme un godet.

 

Le pinceau à Lavis :  C’est le grand favori des aquarellistes traditionnels. Un pinceau à l’allure bien particulière, avec sa virole en plastique et ses fils de fer qui tiennent et serrent la touffe de poils noir de Petit gris. Ces poils naturels ont un fort potentiel de rétention d’eau et une grande souplesse. Ce pinceau en taille 1, est assez large pour pratiquer des marques épaisses ou des applats de couleurs. Il peut aussi réaliser des choses plus fines grâce à sa pointe fine. Série 803 chez Raphaël en poils naturels et 805 pour la version synthétique 

  

 

Le pinceau Rond : Un pinceau aquarelle avec un manche en bois et une virole en fer, visuellement plus classique. Sa touffe est “ronde” et sa pointe très fine lorsqu’il est humide. Ce pinceau aquarelle à les mêmes qualités que le pinceau à lavis. Il existe en poils synthétiques ou naturels. Personnellement, j’aime utiliser certains modèles en poils synthétiques, car ils sont plus “nerveux”, ce qui permet un meilleur retour en pointe très fine et ainsi peindre plus de détails. Découvrez La série Cotman chez W&N ou les Perla chez Tintoretto.

 

Papier grain fin, grain torchon ou Satiné : Trois types de papiers s’offrent à vous. Selon votre utilisation de l’aquarelle, une qualité de papier sera plus adaptée. Le grain fin a un léger relief, il est assez polyvalent, on peut y peindre une multitude de sujets à l’aquarelle tout en gérant bien l’eau. Le grain torchon a un relief plus marqué, il se voit plus à l’oeil nu. Il est parfait associé à des couleurs qui granulent. La papier Satiné est complètement lisse au toucher. L’eau aura tendance à plus “marquer” le contour au séchage. Il demande une pratique de l’aquarelle plus sèche et maitrisée. Chez W&N papier 100% coton 300gr/m2, grain fingrain torchon ou satiné. 

 

 

Formats Raisin ou Jesus : De drôle de noms pour des feuilles de papier ! Je n’ai pas encore l’explication de leurs origines. Ce sont de grandes feuilles libres, qui s’achètent à l’unité ou en paquet de 5 ou 10 feuilles. Le format Raisin mesure 50 x 65 cm, le format Jesus mesure 56×76 cm. Vous pouvez recouper des formats plus petit à l’intérieur. C’est une version plus économique pour les papiers 100% coton. Format Jesus chez W&N, 100% coton 300gr/m2, grain fin

Fluide de masquage ( ou drawing gum) : Un médium coloré ou non. Sous forme liquide au départ, cette préparation visqueuse ( qui ne sent pas super bon qu’on se le dise…)  s’étale sur certaines parties de votre papier aquarelle que vous voudrez garder en blanc de papier “nu”. En séchant, on peut ensuite peindre autour sans craindre d’altérer le blanc du papier. Cette pâte s’enlève ensuite comme un autocollant. Mon Fluide de masquage favori, qui ne déchire pas le papier est chez W&N

Médium de granulation : Ce liquide s’ajoute à votre jus coloré, et donnera un effet de matière et de relief à votre couleur une fois étalée et séchée sur le papier. Il faut savoir que certaines couleurs granulent déjà toutes seules, comme le rose de Poterie ou le Violet de Cobalt chez W&N. À Retrouver par ici 

Lexique des techniques

Voyons à présent le coeur de cet article, je vais vous décortiquer les jolis noms que l’on donne à ces techniques aquarelles, mais qui ne sont peut être pas encore intégrées ou comprises dans votre pratique de l’aquarelle.

Démarrons avec un outil de travail qui est indispensable. À emporter dans sa boite d’aquarelle ou à garder dans votre atelier.

Le nuancier : C’est une planche de couleurs, sur laquelle doit apparaître chaque couleur que compose votre palette, de préférence en dégradé. C’est à dire, de la teinte la plus foncée, à la plus claire, pour un seul godet. Il peut être fait en rubans, en carrés, en ronds… Peu importe, tant que vous arrivez à voir d’un seul coup d’oeil toutes les options de couleurs qui s’offrent à vous dans votre palette ! Les godets tels qu’ils sont à la base, ont tendance à ne pas retranscrire la couleur exacte qu’ils réservent une fois dans l’humide du papier. C’est donc un bon guide qui vous permettra de bien connaitre chacune des couleurs qui composent votre palette.

 

Un croquis : Un dessin rapide, qui doit être le plus visuel et représentatif possible. Très utile à l’aquarelle, car cette technique permet de ne pas passer trop de temps sur un dessin avec beaucoup de trais, qui auront tendance à se voir en transparence. Un trait léger, rapide, indiquant une forme générale sera le mieux avant de démarrer votre l’aquarelle.

Le Lavis : Cette technique demande d’apposer une couleur uniforme sur une large surface de votre papier. Souvent en travail préparatoire, votre feuille peut être humidifiée avant de poser votre “jus” de couleur, ou sur feuille sèche, directement avec un grand pinceau à lavis en partant du haut de la feuille, et en étalant votre couleur progressivement vers le bas. En séchant votre lavis sera plus clair. C’est une base parfaite avant de démarrer à peindre un paysage par exemple. Le lavis peut être uni ou dégradé.

 

 

Le glacis : C’est une superposition de couches de couleurs transparentes, la couleur doit être sèche avant d’en apposer une autre par dessus. La transparence des tons choisis peut parfois changer radicalement la couleur de base. Cette technique peut aussi se faire en humide sur humide, en mélangeant directement une couleur avec une autre sur le papier. Cette technique permet de changer la valeur, la teinte ou l’intensité d’une couleur

 

 

 

Un jus : Une grande quantité de couleur préparée dans votre palette. Ce “jus”, est le terme parfait, car il doit visuellement avoir la texture du jus d’orange. Liquide et plus ou moins clair en fonction de la quantité de pigments que vous lui ajoutez.

Les fondus ( ou fusions ) : Ce n’est ni plus ni moins qu’un dégradé de couleurs qui se fait naturellement grâce à la liberté des pigments et de l’eau à l’aquarelle… Une technique très amusante, qui s’exécute en apposant une teinte à coté d’une autre en humide sur humide. Les couleurs se “fondent” et se mélangent entre elles. Attention à ne pas en abuser car cette technique de travail dans l’humide donne un rendu très flou à vos sujets. 

La réserve : Un espace de papier qui restera nu. On peut peindre autour en utilisant la dextérité de son geste et la finesse de son pinceau. On peut aussi utiliser le fluide de masquage qui permettra de peindre de larges coups de pinceau ou d’exécuter des lavis par dessus le fluide séché. Une technique à ne pas négliger qui permettra de donner de fort points de lumière et des espaces de “respiration” à votre aquarelle. 

Le dégradé : Passer d’une teinte à une autre dans une transition fluide et harmonieuse. Se pratique de préférence dans l’humide à l’aquarelle, avec la technique du fondu en apposant des couleurs l’une à coté de l’autre. Ou sur un large aplat de couleur en lavis avec deux ou plusieurs couleurs. 

 

 

Après avoir fait le tour de tout ce vocabulaire technique, j’espère que vous y verrez plus clair à l’occasion où vous visionnerez un tutoriel, ou lorsque que vous lirez un livre sur l’aquarelle. Ces techniques varient en fonction de la pratique de chaque aquarelliste. L’aquarelle étant un médium très libre, il est dur d’exécuter ou de recopier parfaitement chaque technique expliquée ci dessus. Le but étant de les pratiquer et de vous les approprier, en fonction des sujets que vous aimez peindre. 

L’aquarelle est là pour vous faire passer un bon moment créatif.  Alors lancez vous et surtout amusez vous ! 

Si cette article vous a aidé, n’hésitez pas à me le dire en commentaire 🥰 Ou à me poser d’autres questions techniques auxquelles je me ferai  un plaisir de vous répondre 🙂

Retrouvez moi sur ma vidéo Youtube “Lexique des techniques à l’aquarelle”. J’y donne la définition et explication de chaque terme vu ici, avec les demos en plus 🙌🏻

 

Ma vidéo Lexique du vocabulaire aquarelle

 

 

 

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1 commentaire

  • Merci! Je vais parler d’aquarelle en français et ce lexique est très utile. Est-ce qu’il y a un nom pour la tache diffusée qui laisse un bord prononcé. En anglais on dit water mark.

    Mme Jocelyn Leibovici sur

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